Le bois d’Inde
Le bois d’Inde provient des Antilles et du Vénézuela. Il est cultivé en Dominique et en Jamaïque pour la fabrication de la lotion « Bayrum ». C’est une espèce assez commune que l’on rencontre en forêts mésophytiques à basse altitude mais aussi à proximité des lieux d’habitation. La floraison a lieu de novembre à mars, la fructification de janvier à juillet.
Les indiens caraïbes nommaient le bois d’Inde « achourou ou ouraba » et accommodaient tous leurs plats avec cette épice qui poussait naturellement autour de leurs villages. Avec les feuilles et les baies, ils préparaient une infusion destinée à lutter contre les troubles gastro-intestinaux et fabriquaient un shampoing pour les cheveux et le corps. DUTERTRE (1667) indique que la décoction des feuilles soulage les paralytiques et fait désenfler les hydropiques. Thibault de Chanvallon (1763) mentionne le bois d’Inde comme fortifiant des nerfs et antirhumatismal. Descourtilz (1727) considère les baies et les feuilles comme stomachiques, antiseptiques et astringentes. Il conseille un bain de feuilles de « myrte feuille de laurier » dans les affections oedémateuses.
De nos jours, aux Antilles, le bois d’Inde est considéré comme une plante chaude. Les feuilles, macérées dans du rhum, sont utilisées en friction contre les rhumatismes. La décoction des feuilles est employée dans tout le bassin caribéen contre la toux, le rhume, la grippe et la fièvre. Dans les îles anglophones, les feuilles, distillées dans du rhum, servent à fabriquer le bayrum, lotion rafraîchissante appliquée contre les douleurs, la fatigue, les maux de tête. En Haïti, les feuilles sont prises en décoction contre les douleurs abdominales. En République Dominicaine et à Curaçao, la feuille écrasée est appliquée en cas de maux de dents. A Cuba, la graine est employée comme stimulant.
Usages recommandés :
Rhumatismes, contusions
Fragmenter une quinzaine de feuilles et les laisser macérer au soleil dans un litre de rhum pendant une à deux semaines. utiliser en friction; la lotion « bayrum » présente les mêmes vertus.
Etats grippaux
Boire une infusion des feuilles (30 g/l), trois fois par jour.
Douleurs dentaires
Utiliser la macération des feuilles (30 g/l) en bain de bouche trois ou quatre fois par jour.
Céphalées
Appliquer localement la feuille fraîche écrasée.
Précautions d’emploi
En raison du risque ulcérogène du bois d’Inde, il est conseillé de l’utiliser avec modération en usage interne (5 feuilles maximum par tasse d’infusion)
Et aussi
Aux Antilles, on dénombre trois variétés de bois d’Inde quis se distinguent par leur parfum : odeur de girofle pour la plus courante, de citronnelle et d’anis pour les deux autres.
Graines de bois d’Inde
Source : magazine anform Martinique N° 24 – mai-juin 2009